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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 20:03
Lors de mon trajet pédestre matinal me menant vers le travail je croise souvent les mêmes mendiants. C'est ainsi que j'en suis venu à donné des noms à ces inconnus qui viennent agrémenter mon trajet monotone par leurs supplications.
 
Le premier que je croise c'est Tito (env. 10 ans) et ses frères et sœurs, qui ont choisi comme stratégie de s'installer assis à côté des distributeurs de billets du quartier. Ils restent donc assis à demander de l'argent pendant tout le temps de la manipulation à l'automate. C'est ainsi qu'au même titre qu'une musique d'ascenseur pendant le traitement de la demande on peut entendre d'une voix faible "Mr s'il vous plaît ! Mr j'ai faim". Curieusement ils restent assis ainsi de 7h à 10h et disparaissent tous d'un coup à midi, sûrement pour déjeuner.
 
Le suivant c'est Gérard un SDF de la quarantaine, bon vivant avec le teint rougeaud et une canette de bière constamment vissée à la main. Sa stratégie bien rodée consiste à prendre le passant par surprise en lui demandant 2-3 euros pour prendre un café. Devant l'effarement du passant Gérard en profite pour avaler sa dernière bière et tendre la main. La valeur nutritionnelle du café n'étant pas vraiment ce qu'il lui convient et ce qu'il doit rechercher. Peut être veut il prendre un café pour mieux digérer les 2l de bière qu'il s'est envoyé de bon matin. Paul est aussi présent 50m plus loin et demande à tout le monde 0.5€ pour téléphoner.
 
Mais ma préférée c'est Giselle. Vieille femme toujours habillée en noir, comme pour porter le deuil, elle attends les passants prés du bureau de tabac. Sa technique consiste à interloquer le passant d'une voix suffisamment faible, presque honteuse, pour le faire se rapprocher. A ce moment elle lui demande sur le même ton monocorde quelques euros pour compléter sa retraire trop mince.
 
D'ailleurs cela me fait penser que ca fait longtemps que je n'ai pas vu Abraham, un mendiant unijambiste qui était toujours assis sur un carton devant une boulangerie. Il ne demandait rien et avait un carton qu'il brandissait à chaque mouvement autour de lui. Pareil pour Pietro qui ne mendiait pas et qui dansait sur les bords de la Saône avec son sachet rempli de Bavaria 8.6°.
 
Si je devais aider tous les miséreux je crois que je devrai lâcher 10euros à chaque trajet, et comme je rentre à midi cela me fait 4 trajets par jour soit 40€. Un calcul simple me fait dire que c'est impossible.
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